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Ousmane Sonko  » Nous sommes dans l’obligation de faire face au régime de Macky Sall »

Le Sénégal à la croisée des chemins

Il ne fait aucun doute que pour satisfaire les ordres reçus, le juge constitutionnel a allègrement outrepassé ses compétences.
Il n’a pas dit le droit, il a dicté sa « loi », espérant s’abriter derrière l’article 92 de la Constitution, lequel dispose que « les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ».
Mais, par ces dispositions, le législateur n’a nullement voulu permettre au Conseil Constitutionnel de s’ériger legibus soluta, c’est-à-dire se hisser au-dessus et au-delà des lois. La décision du juge constitutionnel, comme celle de tout autre juge, puise sa force dans la loi, qui est l’expression de la volonté du Peuple souverain. Pour s’en convaincre, il suffit de procéder à la jonction des articles 3, 90 et 92 de la Constitution.
En l’espèce, il peut être observé qu’outre la violation de l’article 154 et autres du code électoral, le juge constitutionnel s’est arrogé illégalement le pouvoir d’annihiler, du code électoral, l’unicité des listes de candidature, et même, la notion de « liste incomplète », parce que désormais, un parti ou une coalition de partis pourra aller aux élections soit avec seulement les titulaires, ou seulement les suppléants.
Hélas, le Sénégal qui, jusqu’en 2012, était la vitrine de la démocratie en Afrique de l’Ouest, est devenu la risée du continent.
En effet, tout le monde ne manquera pas de se demander comment un suppléant de Yewwi Askan Wi pourra-t-il être élu au suffrage universel direct ?
Voilà que pour éliminer un adversaire politique, on en arrive à ridiculiser notre pays.
Par cette décision, non seulement le Conseil Constitutionnel s’arroge la souveraineté du Peuple en violant l’article 118 du code pénal pour modifier à sa guise la loi électorale, mais il se paye un tour de passe-passe pour transformer des suppléants en titulaires.
Même pour Benno Bokk Yaakaar, cette alchimie génère un inconvénient (à moins que ce soit un coup fourré de Macky), aucun des titulaires ne pourra prétendre à une autre fonction qu’à son mandat de député (Aminata Touré, Amadou Ba, Diouf Sarr et autres…).
Macky Sall, sous l’aveuglement de la passion du pouvoir, s’est employé dès 2012 à confectionner et à mettre en place un système d’apparence démocratique sans aucune perspective d’alternance démocratique. C’est ainsi qu’il a utilisé, comme arme de destruction, la loi sur l’enrichissement illicite que le Président Diouf, le républicain, avait mis en place comme simple épouvantail ; c’est ainsi, également, qu’il a déployé tout son génie pour faire emprisonner Khalifa Sall.
Aujourd’hui, il s’agit, coûte que coûte, d’éliminer Ousmane Sonko.
Seulement, cette fois, il s’agit de la survie de l’État républicain et de la démocratie dans notre pays. Il ne faut pas que le Sénégal devienne l’ombre obscure du Troisième Reich.

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